Interview – Loana Hoarau

Avant toute chose, je tiens vraiment à remercier Loana Hoarau pour avoir pris le temps de répondre à ces quelques questions !

Il y a forcément une question qui vient en tête quand on sait que vous travaillez dans le milieu scolaire, pourquoi un tel grand écart entre votre style d’écriture extrêmement violent (car il faut bien dire qu’on touche autant à la violence physique que psychologique dans vos livres) et votre vie de tous les jours ? Quel est votre secret pour exceller dans ce style d’écriture ?

Le grand écart avec ma vie de tous les jours et l’écriture : J’ai toujours écrit des romans à caractère très violent, bien avant d’être publiée et bien avant mon métier d’animatrice (j’ai commencé à « vraiment » écrire des histoires complètes à l’âge de 16 ans). On dit de moi que je suis une fille très zen, très calme, qui ne s’emporte jamais. C’est très cliché, mais je pense que déposer ses maux sur papier permet d’être plus serein avec soi-même et les autres.

Mon secret pour exceller dans ce genre d’écriture : Je pense qu’il ne faut pas trop se donner de limites. Ne pas avoir peur de la critique. D’être libre d’écrire ce que l’on veut. Ne pas avoir peur du regard de l’autre. Écrire ce que l’on aime écrire, tout simplement. Et écrire, écrire et encore écrire pour se perfectionner.

Comment se passe le processus d’écriture lorsque vous démarrez un nouveau roman ? Vous vous basez sur une actualité marquante pour le tourner à votre sauce ou tout sort exclusivement de votre imaginaire ?

Le processus d’écriture : Déjà, le sujet que je vais aborder, et comment l’aborder différemment. Ensuite, je trouve un titre. Je n’arrive jamais à entamer une histoire, même un brouillon, en n’ayant pas trouvé de titre. Il m’est arrivé de le changer en cours, mais en général, je garde toujours ma toute première idée. Ensuite, l’écrit brouillon. Le premier jet. Du début à la fin (mes fins sont déjà dans ma tête). Ensuite, chaque chapitre est corrigé et décortiqué. (Le moment que je préfère dans l’écriture !) et pour finir, les corrections, une fois, dix fois ! J’aime ce moment où le livre prend vraiment forme.

Je me base toujours sur un fait marquant. Mes thèmes sont très d’actualité, souvent tabous. J’aime prendre un sujet, et faire en sorte d’écrire une histoire qui n’a pas ou peu été racontée. Pour Buczko, par exemple, il y a beaucoup de livres qui parlent de la victime, de ce qu’elle vit et ressent. Très peu de livres décrivent le ressenti du prédateur. Je trouvais intéressant d’explorer ce coté-là.

Est-ce qu’il y a un de vos livres qui vous a particulièrement marquée ou qui a été dur à écrire ?

Tous mes livres me marquent, me mettre dans la peau de personnages horribles ou maltraités fait toujours mal. Mais je dirais qu’il y a deux livres qui ont été très durs à écrire. Buczko (qui parle de pédophilie) et À sa manière (qui parle d’inceste entre frères). Ça a été un grand soulagement de mettre le mot fin. Pour Buczko, je n’étais même pas sûre de vouloir le publier. C’est mon éditeur qui m’a poussée à le faire, et il a très bien fait, car c’est l’un de mes plus beaux succès.

Et pour finir !

Si vous étiez coincé sur une île déserte avec un seul livre, quel livre serait-ce et pourquoi ?

Sur une île déserte, j’emporterai avec moi « Des fleurs pour Algernon » de Daniel Keyes. Ce n’est pas un thriller, mais une vraie claque littéraire, un style d’écriture parfait, une histoire qui fait réfléchir sur beaucoup de choses de la vie et si triste qu’elle m’a fait verser quelques larmes. Il est très rare qu’un livre me touche autant. Il est mon top 1. 

Le 23/06/2023

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